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COP10 Innovation ou stagnation ? D’anciens dirigeants de l’OMS débattent de la politique antitabac

| Hier, Robert Beaglehole et Ruth Bonita, anciens dirigeants de l'OMS, ont publié un commentaire percutant dans la revue médicale de référence The Lancet, appelant l'OMS et les parties à la CCLAT à soutenir la réduction des méfaits du tabac et à rejeter les appels à l'interdiction ou à la réglementation des produits sans fumée au même titre que les cigarettes.

(De 2004 à 2007, le Dr Beaglehole a été directeur du département des maladies chroniques et de la promotion de la santé de l'OMS, chargé de définir la politique en matière de tabac).

Je vous encourage à lire l'article dans son intégralité et à le partager avec les parties prenantes. Points clés :

« La réduction des méfaits du tabac devrait… être une stratégie centrale de la Convention-cadre de l'OMS pour la lutte antitabac… »

Les mesures et les priorités actuelles ne suffisent pas : « [I]l a été difficile de démontrer une association forte et cohérente entre la mise en œuvre des mesures de la CCLAT et la prévalence du tabagisme et les résultats de la consommation de cigarettes. »

« Le manque de soutien de l'OMS en faveur de la réduction des méfaits du tabac limite les choix plus sains pour les 1,3 milliard de personnes qui fument dans le monde et qui courent un risque accru de mort prématurée. »

« Il n'existe aucune justification scientifique à la position de l'OMS selon laquelle les cigarettes électroniques et autres nouveaux produits à base de nicotine devraient être traités de la même manière que les produits du tabac [brûlés]. Cette position néglige une approche proportionnelle au risque. »

Concernant les points 6.1 et 6.3 de l'ordre du jour : « Nous pensons que l'OMS doit fournir un leadership positif et un soutien technique aux pays qui envisagent d'utiliser des e-cigarettes et d'autres dispositifs d'administration de la nicotine, y compris les sachets de snus et le tabac chauffé et sans fumée ».

L'impact est plus important dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire : « L'approche actuelle de l'OMS à l'égard de ces produits à faible risque consiste à récompenser les pays, tels que l'Inde, qui interdisent les e-cigarettes... 34 pays, principalement des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire, interdisent désormais les e-cigarettes. »

...tandis que les pays développés [Nouvelle-Zélande, Suède, Norvège, Angleterre, Japon] n'ont pas interdit les SFP et bénéficient de la THR : « Dans certains pays, des réductions substantielles de la prévalence du tabagisme ont coïncidé avec la mise sur le marché de nouveaux produits à base de nicotine... »

« La dixième Conférence des Parties à la CCLAT de l'OMS (COP10), l'organe directeur de la CCLAT, se tiendra au Panama du 5 au 9 février 2024. Les documents de référence critiques de la COP10 recommandent de considérer les produits à base de nicotine comme équivalents aux cigarettes et de les réglementer de la même manière. Cette approche constitue un pas en arrière car il ne s'agit pas de produits comparables en termes de dommages qu'ils causent; après tout, c'est la combustion du tabac qui cause des dommages, et non la nicotine. Pire encore, une telle stratégie favoriserait en fin de compte le marché mondial des cigarettes et pourrait décourager le vapotage ».

« L'accent doit rester mis sur le principal problème de santé publique, à savoir les effets néfastes de la consommation de tabac sur la santé. La réduction du tabagisme est le moyen le plus efficace de prévenir les décès liés au tabac et la réduction des méfaits du tabac est le moyen le plus rapide et le plus équitable de réduire la prévalence du tabagisme. L'OMS doit adopter ces innovations en matière d'administration de la nicotine ».

« Les pays qui récoltent les fruits de la réduction des méfaits du tabac, tels que la Nouvelle-Zélande, la Suède, la Norvège, l'Angleterre et le Japon, devraient encourager les pays participant à la COP10 à soutenir les propositions qui réduiront rapidement les taux de tabagisme. Les 1,3 milliard de fumeurs dans le monde, dont la moitié mourront prématurément, méritent ce leadership. »

Commentaire du Lancet

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